Église verte

Membre de l’équipe diocésaine Laudato Si (Diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin), je suis allée à la rencontre de Sœur Rose-Agnès pour découvrir pourquoi la communauté des religieuses Trinitaires de Cerfroid est entrée, en 2020, dans la démarche Église verte et comment elle vit cet engagement.

Pouvez-vous tout d’abord dire ce qui a motivé ce désir d’entrer dans cette démarche ?

Partant du principe que la Nature a été confiée à l’Homme pour qu’Il en prenne soin et sensibles à la protection de la Nature, en toute liberté, notre communauté a décidé de s’engager dans cette démarche Église Verte. Au début, ce fut difficile. Cela demandait un effort. Mais, ensemble, nous motivant les unes, les autres, nous avons pu dépasser cet effort et les gestes sont devenus habitudes.

Concrètement, quelles actions avez-vous mises en place ?

En premier, dans le fonctionnement de notre Maison, nous avons mis en place un mode de tri des déchets et nous faisons du compost. En second, nous avons créé un potager. Mes parents à Madagascar étant agriculteurs, j’avais une expérience de la culture. J’apprends aussi par moi-même et l’Église Verte nous aide à progresser.

Comment vous organisez-vous pour ce potager ?

Chacun, chacune participe en fonction de sa capacité. Je m’occupe plus particulièrement des plantations et l’arrosage. La préparation du sol et le désherbage sont confiés à l’une ou l’autre frère ou sœur. Nous prenons plaisir à travailler ensemble. Et le fait de manger ce que nous avons fait pousser nous amène à respecter cette nourriture que la terre nous donne, car c’est le fruit de notre travail.

Que trouvez-vous dans cette Nature ?

Je trouve la paix, le calme, un ressourcement et beaucoup d’émerveillement. Voir une graine se transformer en plante est pour moi comme un miracle. Après avoir planté, je m’adresse au Seigneur en lui disant que c’est à Lui de faire pousser, et je récite un « Je vous salue Marie ».
Tous les jours, je rends visite au jardin potager et je parle aux plantes. Par exemple, je peux dire à un plant de tomates : « Regarde, il faut que tu pousses un peu, pour que tu fasses comme ta voisine. ». La Nature m’apprend également la patience et la persévérance, notamment à cause des limaces qui m’ont obligé à replanter des plants.

Quel lien faites-vous avec l’homme ?

Le respect de la Nature entraîne le respect de soi et de l’autre puisque chacun de nous a reçu de Dieu une identité propre et unique. Cela nous interpelle sur le fait que nous avons à prendre soin de nous, en tant que Temple de la présence de Dieu cf.(1Co, 3, 16)

Propos recueilli par Anne Grimaud.

 

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