Église verte

Vous connaissez peut-être les chrétiens mennonites pour leur engagement pacifique et non-violent, vous les avez peut-être croisés en Alsace, ou alors, vous ne les connaissez pas du tout… Sur les 32 églises locales en France, 3 sont engagées dans la démarche Église verte (La Prairie – Montbéliard, Ingersheim – 68 et Villeneuve-Le-Comte – 77). Découvrez ci-dessous le témoignage de l’équipe Église verte de Villeneuve : inscrite en novembre 2018, elle a obtenu le niveau Lis des champs en juin 2019 puis Cep de vigne en décembre de la même année, niveau renforcé en décembre 2023 par un nouvel éco-diagnostic.

Merci à Lucile et Philippe pour ce témoignage !


L’élément déclencheur qui nous a amené à venir à la première réunion en septembre 2017 à Paris, était de comprendre l’intérêt de cette nouvelle démarche « Église verte ». Trois personnes de notre église ont participé à la journée de lancement et l’enjeu était suffisamment clair pour que nous ayons à cœur d’y adhérer.

Comment œuvrer pour participer à la transition écologique et énergétique ? Nous avons la chance d’avoir des bâtiments récents, car construits en 2003. Pourtant, certains équipements ne répondaient plus aux normes actuelles. Nous avons donc fait des choix collectifs pour faire évoluer nos équipements (éclairages, chauffage) vers plus de sobriété énergétique.

Lorsque nous avons redéfini notre projet d’église, nous nous sommes organisés en différents pôles dont un pôle « église verte ». destiné à promouvoir une réflexion sur les questions environnementales. Le but étant de parler de ce que nous faisons individuellement mais aussi collectivement en termes de petits et grands gestes pour la sauvegarde de la création.

Nous avons pour habitude de nous réunir une fois par mois autour d’un repas fraternel. Du riz est proposé par l’église et chacun apporte un plat de sa composition que nous partageons sur un buffet ouvert à tous. Pour ces occasions nous avons décidé de retirer la vaisselle jetable et d’utiliser des produits de nettoyage éco-labélisés.

Nous avons banni les boissons en bouteille plastique ce qui amène également à des découvertes de boissons fermentées tel le kéfir d’hibiscus, le kombucha et des sirops faits maison. Certains plats sont végétariens et typiques de pays du monde entier. Nous mangeons encore de la viande mais c’est une approche qui nous donne des idées lorsque nous rentrons dans nos « chez nous ».

Nous avons organisé une retraite d’église sur la thématique « de la sauvegarde de la création » avec des représentants d’A ROCHA France (24-26 sept 2021, La Bible et l’écologie : jardiner avec Dieu, pourquoi ? Pour quoi ? »). Nous organisons des cultes autour de la thématique de la protection de la création en lien avec l’AEEMF, l’association d’Églises évangéliques mennonites de France qui bénéficie aussi d’un groupe de travail intitulé « soin de la création » et propose un canevas de culte annuel.

 

Un groupe éco-créatif réunit une fois par mois des personnes qui apprennent la couture (le fait maison) mais aussi du bricolage pour réaliser des nichoirs, des terrines de semis, du savon et bien d’autres réalisations. Cet atelier est ouvert à tous, si bien que des personnes viennent sans pour autant fréquenter notre église le dimanche. C’est un moyen de faire comprendre l’intérêt de notre église pour la sauvegarde de notre planète.

A travers notre pôle « Église verte » nous avons organisé une fresque du climat (25 janvier 2025). Puis, en lien avec la municipalité, une conférence ayant pour thème « la transition énergétique, rêve ou réalité ? » (29 mars 2025). Ces deux manifestations ont été relayées grâce à l’agenda du site de l’association «  Église verte ».

Le frein aujourd’hui serait peut-être le fait que le dérèglement climatique devient une composante de l’éco-anxiété. Et que ce sujet pourrait lasser et générer du désespoir et du renoncement. C’est là que le relais proposé par l’association « Église verte » devient une ressource intéressante. Grâce aux différentes rubriques présentées sur son site et aussi à travers les échanges possibles pendant les Assemblées des Communautés, l’association nous propose des idées et de la motivation pour continuer.

Nous partageons régulièrement notre expérience dans le mensuel Mennonite « Christ Seul ». Aux mêmes éditions, un hors-série intitulé « Crises locales ou effondrement global ? Chrétiens dans un monde lézardé » de Frédéric de Coninck, constitue un bon support de réflexion à propos de la collapsologie.

Nous remercions l’association « Église verte » pour la qualité de son site et pour ces initiatives qui nous aident à tenir le cap. Le fait de nous sentir à plusieurs avec toutes les églises adhérentes nous encourage et nous maintient dans la volonté de nous impliquer encore.

Dans cinq ans où en serons-nous ? Dieu voulant, nous espérons continuer et une source de réflexion et d’incitation face à tous ces changements dont on ne peut plus taire l’imminence et les répercussions sur nos vies. Autant que possible, cette réflexion est menée avec nos enfants de tous âges. Nous souhaitons leur transmettre un intérêt pour la sauvegarde de la création. En retour, eux même nous font part de leurs idées et de leurs connaissances, et
nous sommes stimulés par leur espérance en un monde plus juste et plus sain. Dans 5 ans, un certain nombre d’entre eux seront les moteurs de cette réflexion…

Ce ne sont pas des pas de géants que nous faisons mais ce sont des petits pas, qui à l’image des petites rivières, nous font progresser ensemble dans un projet plus grand sous le regard de notre Seigneur.

Pour en savoir plus : https://www.eglise-mennonite77.org/

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