Église verte

Ivan Birr est le nouveau secrétaire général d’Église verte. Il prend la suite de Laura Morosini, co-fondatrice du label et première secrétaire générale, qui dirige désormais les programmes européens du Mouvement Laudato Si’. Avant une rétrospective sur le travail de Laura, découvrez Ivan en quelques questions !

 

Photo M-L Houot

 

Quel a été ton parcours professionnel avant de nous rejoindre ?

Après mes études d’histoire et histoire de l’art, j’ai commencé comme professeur d’histoire-géographie, bibliothécaire avant de devenir expert en art. J’ai dirigé le département d’art russe au sein d’une maison de vente. J’ai eu envie de changement car j’ai été ordonné prêtre orthodoxe en janvier 2021 et j’ai voulu une activité moins liée aux intérêts économiques et financiers, plus en harmonie avec la vocation chrétienne.

Quels ont été ton parcours spirituel, tes engagements ecclésiaux ?

Photo Métropole grecque-orthodoxe

J’ai grandi au sein de l’église orthodoxe en région parisienne. J’ai longtemps été chantre (choriste et chef de chœur pour les services), j’ai donc beaucoup chanté de psaumes et je connais bien la liturgie. J’ai fait des études de théologie orthodoxe aux États-Unis après mon bac, études que j’ai complétées par celles d’histoire byzantine à la Sorbonne. J’ai été ordonné diacre en 2018 : le diacre est un clerc, ordonné par l’évêque et confirmé par le peuple, qui seconde le prêtre, il prépare la liturgie (apporte le calice p.e) il annonce le début de la prière, il récite les demandes (pour les malades, la paix etc…). Il ne bénit pas et ne fait pas de sacrements (à part les baptêmes en urgence).

Quelques temps plus tard, les prêtres m’ont demandé de rejoindre la prêtrise, ce que j’ai accepté et qui a profondément changé ma vision du travail. Je suis bénévole, comme la grande majorité des prêtres orthodoxes en France, qui travaillent ou sont retraités. Plusieurs prêtres desservent la même paroisse et se répartissent la préparation des sermons : je célèbre une liturgie en français le samedi et une en grec/français le dimanche (dont parfois des baptêmes), je donne un cours mensuel de catéchèse pour adultes, une catéchèse sur l’évangile par trimestre.

Au niveau écologique, qu’est-ce qui a toujours été présent pour toi, qu’est-ce qui est apparu plus récemment ?

J’ai toujours eu un rapport très intime avec la nature, très présente que ce soit dans la culture grecque ou russe. Par exemple, j’ai fréquenté l’église Saint-Séraphin de Sarov (Paris), qui a décidé de ne pas abattre les arbres présents sur le terrain lors de la construction : un des deux passait à travers le toit ! Elle a malheureusement brûlé cet été mais les arbres seront replantés. Le cycle liturgique orthodoxe est lié aux saisons, est émaillé de références à la nature. Le premier psaume de l’office des vêpres est le psaume de la Création (psaume 103 -ou 104).

Étant petit, j’ai passé beaucoup de temps dans la forêt de Saint-Germain, je regardais les émissions du commandant Cousteau. Plus récemment (vers l’année 2010), certaines terres familiales au Chili ont été converties en agro-écologie. En voyageant, je me suis rendu compte de la diversité et la personnalité des paysages selon la géographie mais aussi de leur détérioration par l’activité humaine ; je me suis rendu compte de la difficulté à respirer dans certaines grandes villes l’été, de températures aberrantes pendant mes vacances…

Comment as-tu entendu parler d’Église verte ?

C’est le père Pierre Kazarian, vice-président orthodoxe d’Église verte, qui m’en a parlé il y a déjà quelques années. Nous nous connaissons car nous sommes prêtres dans la même paroisse, mes amis me parlaient déjà de lui avant que je le rencontre. Je suivais de loin ce travail œcuménique concret pour le soin de la Création.

Photo J Maupas

 

Quels défis as-tu hâte de relever ?

Dans mon ministère pastoral, tenir plus de prédications sur le sujet de la Création, faire sentir dans l’année liturgique plus clairement le rythme des saisons, le lien avec la Création.

Au sein d’Église verte, faire connaître encore plus ce label, très adaptable notamment grâce à ses nombreuses déclinaisons, permettre qu’il se maintienne et qu’il croisse !

Un mot de la fin ?

« Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! » (Psaume 105, 6), dans l’office des mâtines : pas seulement les êtres humains, mais l’ensemble des êtres vivants !

πᾶσα πνοὴ αἰνεσάτω τὸν κύριον αλληλουια

Propos recueillis par Juliette Maupas

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