Église verte

Du 16 au 22 septembre, c’est la Semaine européenne de la mobilité ! L’occasion pour nous de partager un témoignage : l’Église évangélique libre de Paris-Alésia, engagée dans la démarche Église verte depuis mars 2023, a participé cette année au défi « Mai à vélo », une proposition du gouvernement, de l’ADEME et d’associations cyclistes. Découvrez son témoignage, ainsi que de nombreuses ressources pratiques (contenu des lettres d’infos internes à l’église, retour des participants, bémols et pistes d’amélioration) en annexe, si vous souhaitez reproduire l’expérience dans votre communauté !

Au mois de mai, les membres de notre Église n’ont pas pu passer au travers de l’annonce de cette manifestation, ne serait-ce qu’à cause de la grande carte de l’Île de France accrochée à l’entrée de l’église qui s’est couverte de gommettes multicolores ! À quoi servait-elle ? À ce que chacun indique, par une gommette, son lieu de domicile afin de voir si des trajets en commun, en covoiturage, vélo, voire transport public, n’étaient pas envisageables… au moins pour venir au culte, pour privilégier des mobilités douces… et au moins pour la convivialité. Car l’accent a aussi été mis sur l’idée de s’accompagner les uns les autres dans ces nouvelles expériences : faire ensemble le trajet à pied ou à vélo depuis chez soi, prendre ensemble le bus ou le RER à une heure convenue… pour s’encourager mutuellement et aussi apprendre à mieux se connaître.

La commission Église verte avait effectivement choisi de s’aligner sur la thématique proposée au mois de mai depuis 5 ans par les services publics (https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14857), « Mai à vélo », tout en l’élargissant à l’ensemble des mobilités dites « douces ». Mais pourquoi une telle initiative dans une Église ?!

Notre préoccupation première est de réfléchir à l’impact que notre mode de vie peut avoir sur la création que Dieu nous a confiée, et à la manière dont nous pouvons honorer notre Créateur en la respectant et en en prenant soin. Or notre façon de nous déplacer peut contribuer – ou pas – à la dégradation générale de l’atmosphère, à la pollution ambiante et donc à une détérioration de la santé publique, au gaspillage d’énergie, à la production de gaz à effet de serre et ultimement au dérèglement climatique. Le secteur des transports, essentiellement routier, est le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre en France
(34%). Nos choix dans ce domaine ne sont donc pas anodins. Y réfléchir pour bien agir peut faire partie de notre recherche d’une vie conforme à la volonté de Dieu.

Mais rien n’interdisait d’y réfléchir de façon ludique ! D’où les défis qui ont été suggérés chaque dimanche, consistant à bousculer un peu nos habitudes et à tester, peut-être le dimanche pour venir au culte, ou en semaine pour nos trajets locaux, un moyen de déplacement inhabituel : le vélo, les transports en commun, le covoiturage, la marche à pied… Deux bocaux nous attendaient à l’entrée de l’église pour y déposer de petits objets symbolisant les mobilités privilégiées pour le dimanche ou la semaine, et leur niveau montait, montait, tout au long du mois… Si on était dans l’impossibilité – fort légitime – de renoncer à sa voiture, ou si au contraire on était déjà « converti » aux mobilités douces, il restait le défi « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ou ta sœur », dont l’objectif était d’en parler autour de nous et d’essayer de convaincre quelqu’un de tenter l’aventure ! Chacun de ces défis se trouvait décliné sur une petite carte l’illustrant visuellement et donnant au dos quelques éléments d’information, statistiques, etc. que chacun pouvait emporter en souvenir.

Nous avons entretenu l’intérêt par une communication soutenue de semaine en semaine : annonce orale au culte mettant l’accent sur un défi chaque semaine, mention de la thématique dans la newsletter hebdomadaire de l’Église avec possibilité, via un QR code, d’accéder à un document plus détaillé sur la mobilité choisie, et présence active des membres de la commission à l’accueil et à la sortie de culte pour stimuler la participation aux défis et favoriser les conversations orientées sur le thème.

Pour clôturer l’opération de sensibilisation, nous avons envoyé un questionnaire pour savoir comment les uns et les autres avaient vécu ce temps de défis. Nous avons eu peu de réponses mais un ou deux très beaux témoignages (et à l’inverse une réponse plus virulente !) dont voici un exemple :

« Merci de nous avoir fait réfléchir aux décisions que nous prenons au quotidien et qui ont un impact sur la création et sur notre santé. Pour moi, ça a enlevé des freins intérieurs et me permet d’aimer Dieu et mon prochain davantage ».

Expérience réussie ? 346 objets ont été comptabilisés dans les bocaux, donc autant de défis ont été relevés. Mais plus que cela, les échanges sur la question allaient bon train lors du café post-culte… l’aventure ne s’arrêtera peut-être pas au mois de mai ! Et question cruciale : la petite cour de l’église va-t-elle suffire pour accueillir les vélos de plus en plus nombreux des paroissiens travaillant, au nom du bien commun, à leur santé et à une meilleure qualité de l’air dans Paris ?!…

Mireille Boissonnat


Ressources pratiques 

Défis hebdomadaires et explications

  • Présentation et explication (les 2 premières pages de ce document)
  • 4 mai : Pourquoi ne pas essayer le vélo cette semaine ? Lien
  • 11 mai : Pourquoi ne pas prendre les transports en commun  ? Lien
  • 18 mai : Pourquoi ne pas essayer le covoiturage ou l’auto-partage ? Lien
  • 25 mai : Vous avez un peu de temps ? Privilégiez la marche à pied ! Lien
  • 1er juin : Questionnaire bilan du défi. Lien

Bocaux indicateurs du défi relevé (un pour le culte, un pour les déplacements de la semaine) :

  • Venu en vélo ? Mettez un bouton
  • En marchant ? Une pièce de puzzle
  • En transports en commun ? Une perle
  • En covoiturage/autopartage ? Un lego
  • Vous avez convaincu quelqu’un de relever un des défis ? Une pièce de Rummikub

Retour d’expérience : si on demande aux personnes d’indiquer comment ils se déplacent, les bocaux se remplissent mais on ne sait pas qui a changé ses habitudes (c’est ce qui s’est passé à Alésia). Si l’on demande aux gens d’indiquer quels défis ils ont relevé, càd quels changements de mode de déplacement ils ont effectué, on aura un aperçu plus clair de l’impact du défi. Quoi qu’il en soit, l’intérêt des bocaux et des objets était de visualiser le sujet (et non les changements), d’en discuter et c’était une réussite en ce sens.

Parmi toutes ces pièces, il y a quelques pépites, des vrais défis relevés, des trajets effectués à vélo ou à pied pour tester, quelque fois en se motivant à plusieurs, avec une grande satisfaction à l’arrivée et reconnaissance aussi. C’est chouette ! (Stéphanie, coordinatrice de la commission Église verte)

Partager